Rencontres libertaires à Eychenat du 25/07 au 05/08

Rencontres libertaires – Eychenat (Ariège)

25 juillet – 5 août 2014

Chaque année, l’OCL organise des Rencontres ouvertes à celles et ceux que les thèmes choisis intéressent. L’idée est de profiter de la période estivale pour échanger autour de ces thèmes ou d’investissements militants sur lesquels nous avons peu le temps de discuter au quotidien. Il ne s’agit pas pour autant d’une université d’été où l’on écouterait la bonne parole. Nous souhaitons offrir un espace de dialogue, d’échange formel comme informel. Les débats se tiennent « à la fraîche », à 21h, après le repas du soir. Les journées offrent de vastes plages de temps libre qui peuvent permettre de proposer et d’organiser d’autres débats, de partager une expérience, de présenter une lutte particulière… ou de consulter la vidéothèque, la librairie et les tables de presse.

Nous sommes dans une ferme en activité (élevage) qui met à disposition un local collectif. Ce local a une histoire : il a été créé à la fin des années 70. Au sortir d’expériences de vie communautaire et après une installation en Ariège pour travailler la terre, il a paru nécessaire de construire un lieu collectif : cette construction s’est fait avec la participation de beaucoup de monde (des voisins, des gens de la ville et des alentours). Ce sont des jeunes de la cité du Mirail à Toulouse qui ont inauguré le local : ils-elles y passaient leurs vacances en échange d’une aide aux travaux de la ferme. Depuis, ce lieu sert toujours à des initiatives menées par des associations ou à des activités partagées (réunions-débats, ateliers…) Les rencontres libertaires organisées par l’OCL s’y déroulent depuis de nombreuses années.

Nous avons à disposition un local comprenant un coin cuisine, une salle de repas, une pièce pour les débats, des sanitaires (douches, lavabos, WC) et des prés pour camper (prévoir une tente, seul mode de logement possible). Pour ne pas gêner les travaux quotidiens de la ferme, un parking pour les voitures (autres que camping-car) est disponible à dix minutes à pied. Pour la même raison les chiens sont malvenus.

La vie quotidienne est collective : les repas sont pris en commun et confectionnés par des équipes tournantes. Chaque jour, une équipe s’occupe des courses et des deux repas de 13h et 19h en fonction d’un budget précis. Une seconde équipe s’occupe de la vaisselle, de la propreté des sanitaires, de la salle de réunion et de l’entretien quotidien du lieu. En dehors des repas, chacun fait sa vaisselle (en particulier le soir et le matin).

Les tarifs pour les trois repas quotidiens et les frais de fonctionnement du lieu sont établis en fonction des revenus. Ils s’échelonnent de 5 à 20 euros/jour pour les adultes, et sont de 5 euros/jour pour les enfants. Pour les bébés, le séjour est gratuit.

S’inscrire au plus tard la veille de l’arrivée en téléphonant sur place à partir du 25 juillet au numéro suivant  : 05 61 65 80 16 ou avant oclibertaire@hotmail.com

Les débats programmés

Vendredi 25 juillet : début des rencontres, pas de débat

Samedi 26 juillet : Lutte du Testet (+ Morvan + lutte contre les éoliennes industrielle)

epuis plusieurs années, le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, suscite une vive opposition citoyenne. Ce projet, destiné principalement à l’irrigation intensive du maïs, détruirait s’il était mis en oeuvre la zone humide du Testet, lieu de biodiversité remarquable (94 espèces protégées y vivent). L’occupation active du terrain et la naissance de la ZAD du Testet, fin 2013, marque un tournant dans la lutte, et a permis pour l’instant de retarder le début des travaux. Lors des rencontres libertaires d’Eychenat seront présentés : Les tenants et aboutissants économico-politiques du projet ainsi que les moyens de lutte mis en œuvre !

Dimanche 27 juillet : Lutte des femmes, la fin de l’histoire ?

Tout aurait été gagné et grâce aux lois nous serions libérées du joug patriarcal. Mais il y a comme un malaise à affirmer cela devant la persistance des contraintes faites aux femmes. L’inventaire de nos victoires se rétrécie devant chacune de nos défaites. Ce qu’on a perdu par exemple : la lutte féministe est totalement discréditée ; la mise en scène du rôle féminin s’amplifie ; le droit à l’IVG devient une tolérance mal appliquée, … On peut dire qu’on a perdu le droit d’être différente, d’être heureuse et épanouie sans devoir répondre aux codes « féminins » instaurés par la société patriarcale ; on a aussi perdu le soutien politique des hommes qui se sentent bien peu concernés par une lutte des femmes en pleine déliquescence qui ne pose plus politiquement la question de la servitude féminine. Ce qui est perdu c’est le principe même de libération, le fondement de la révolte féministe ; aujourd’hui il semble que tout soit aménageable, il ne faut rien bouleverser, le temps n’est plus aux revendications radicales … et pourtant !

Lundi 28 : Les luttes dans l’espace européen.

Nous avons un problème : il existe un espace capitaliste européen, des très grands projets nuisibles à l’échelle européenne, un projet européen de démantèlement des acquis sociaux que ce soit en termes de protection sociale, de services publics, de droits sociaux ou de salaires, des traités européens actuels ou en projet pour mieux criminaliser et écraser nos luttes… et, en revanche, il n’existe pas de luttes européennes à proprement parler. Les échéances ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, la solidarité a déjà du mal à exister dans le cadre national : les priorités ne sont pas les mêmes, nos références culturelles restent nationales. Bref, l’internationalisme a du mal à dépasser le stade de la proclamation. Il y a, certes, quelques tentatives de structuration européennes (No Tav, No Border…), mais elles demeurent limitées. Est-il possible d’établir des relations de luttes à luttes au niveau européen ? Comment pouvons-nous aborder cet aspect-là des mobilisations sociales et politiques ?

Mardi 29 : Luttes d’entreprise et situation sociale.

Deux ans après le retour de la gauche, il flotte dans l’air un doux parfum de luttes de classes. Bien que les discours sur la « crise » ne tourne plus en boucle sur les antennes, vu que la plupart des places financières ont retrouvé leurs niveaux de début 2009, voire connu des performances notables, c’est pourtant aujourd’hui que ses effets sociaux commencent à apparaître dans toute leur brutalité. La crise du capitalisme qui, jusqu’alors, existait principalement dans les joutes publiques opposant acteurs de la finance, hommes politiques, éditorialistes et autres « experts » se matérialise et la restructuration qui en découle dévoile sa vrai nature : explosion du chômage et crainte pour celles et ceux qui ont encore un emploi de le perdre, appauvrissement des classes populaires et « moyennes », intensification du travail et précarité générale. On assiste en conséquence on assiste à une remontée importante des luttes démenti cinglant au discours sur la servitude volontaire et l’anesthésie généralisée. A travers la discussion avec la présence envisagée de participants à des conflits de l’année écoulée nous essaierons de tirer un bilan critique de celles-ci en s’appuyant sur des interrogations qui alimenteront le débat : existe t-il une typologie de ces luttes ?, quelles sont les moyens de mobilisations de la classe ?, quels rôles et quelles fonctions joue les syndicats ? et l’extrême gauche dans cette histoire ? Quelles perspectives pour l’avenir proche ?

Mercredi 30 : Qu’est ce que faire de la politique aujourd’hui ?

C’est déjà faire de la politique avec notre environnement quel qu’il soit ! Mais qu’est-ce que la politique ? Ce débat est intimement lié à la situation sociale et à l’analyse que nous en faisons. Nous nous inscrivons dans les luttes de classe en essayant d’y apporter des propositions et des débats afin de contribuer à leur victoire évidemment partielle. Des thèmes à creuser semblent importants : la souffrance au travail et son corollaire la lutte anti-hiérarchique, les solidarités concrètes de classe et la critique fondamentale du salariat sans ne jamais oublier que le capitalisme n’est pas réformable mais à détruire…

Jeudi 31 : film « Gabes Labess »

« Gabès Labess » (Tout va bien à Gabès) questionne les modèles actuels de développement en mettant l’accent sur l’oasis de Gabès, la seule oasis côtière dans le monde. Ce qui était autrefois considéré comme « le paradis du monde » a été transformé en une catastrophe économique, sociale et écologique, par la construction, dans les années 1970, d’un complexe industriel chimique qui a privé les agriculteurs locaux de leur eau, de leurs terres arables, de leur bien-être économique et de leur dignité. Des entretiens avec des habitants de Gabès témoignent des multiples difficultés et problèmes auxquels ils sont exposés : pollution de l’eau, de l’air, des terres et de la mer ; réduction des terres arables et des ressources en eau ; augmentation des maladies graves (l’ostéoporose, les cancers, les allergies), et progressive extinction d’un patrimoine social et écologique exceptionnel. « Gabès Labess » est un cri d’alarme, un appel à agir avant qu’il ne soit trop tard…

Vendredi 1er août : La Révolution en Tunisie et en Egypte entre Espérances et Echecs.

De la Chute des Dictatures à la Victoire des Contre-Révolutions Trois années et demi après la chute des dictatures en Tunisie et en Egypte, on assiste à une évolution politique qui hésite entre, d’une part, un processus de réformes politiques du même système hérité de Bourguiba et de Ben Ali (nouvelle constitution garantissant les libertés fondamentales mais poursuite des politiques économiques libérales), et, d’autre part, un engrenage de violences et de répressions sanglantes, en Egypte (coup d’Etat militaire contre le pouvoir des Frères Musulmans et adoption d’une nouvelle constitution et de plusieurs lois qui limitent les libertés politiques et individuelles). Dans les deux cas, il s’agit d’une contre-révolution menée par des classes sociales et des groupes d’intérêts qui se sont mobilisés dès le lendemain de janvier et février 2011 pour protéger leurs intérêts et privilèges et pour récupérer le pouvoir politique, quitte à faire certaines concessions qui ne leur semblent pas trop coûteuses. Si l’on doit reconnaître l’ouverture évidente de certains espaces nouveaux de droits et de libertés, il n’est pas moins évident que les droits sociaux et économiques ont été tout simplement ignorés. Ainsi les populations et les classes pauvres et/ou marginalisées, qui étaient à l’origine des processus révolutionnaires dans les deux pays, se trouvent presque totalement exclues des « bénéfices » de la révolution dont elles se sont fait « déposséder ». La contribution de Habib tentera de revisiter les longs processus révolutionnaires en Tunisie et en Egypte pour mettre en évidence la force de la contre-révolution et la puissance des classes et des groupes dominants.

Samedi 2 août : Kurdistan (sous réserve)


Dimanche 3 août : Réforme pénale

Lundi 4 août : Droit d’asile

Se profile une nouvelle réforme du droit d’asile. Sous couvert de lutte contre les abus de procédure par de supposés « faux réfugiés », l’Etat s’apprête à passer à la vitesse supérieure en matière restriction de circulation, de mise sous contrôle et d’enfermement. Le projet de loi qui sera examiné à l’automne prochain propose ainsi de généraliser de nouvelles formes d’assignation à résidence à l’égard des demandeurs d’asile, et renforce leur mise à l’écart de la société. (cf. article à paraître dans Courant Alternatif de juillet) Dans ce contexte, nous ferons également l’analyse des luttes de l’immigration depuis une dizaine d’année, marquées par le développement du Réseau Education Sans Frontière et par l’affaiblissement des collectifs de sans-papier.

Mardi 5 août : Fermeture

S’inscrire à l’avance : OCL c/o Egregore, BP 81213, 51058 Reims cedex. Courrier électronique : lechatnoir@club-internet.fr Confirmer au plus tard la veille de l’arrivée en téléphonant avant 21h sur place, au 05 61 65 80 16, numéro de téléphone accessible uniquement du 26 juillet au 5 août.

Pour marque-pages : permalien.